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École de journalisme de Sciences Po Paris: une quarantaine d'entreprises ont participé à une levée de fonds pour un million d'euros

Je sais pas pourquoi, mais quand j'ai lu le titre j'ai compris : un million d'entreprise ont participé à une levée de fonds d'une quarantaine d'euros

Par Anaïs Gérard anais.gerard@L-aef.com
01 53 10 39 43

Paris, le 29-04-2004

Domaine(s) : Enseignement supérieur
Rubrique(s) : Universités, Ecoles supérieures





"Nous sommes nouveaux dans ce secteur et nous souhaitons rester modestes en limitant le nombre d'élèves à 40 par promotion, 20 Français et 20 étrangers", déclare Richard Descoings, directeur de Sciences Po Paris, aujourd'hui jeudi 29 avril 2004, lors de la présentation de l'école de journalisme de Sciences Po qui ouvrira en septembre 2004, projet qui s'appuie sur les conclusions de la commission animée par Michèle Cotta. À l'issue de quatre semestres, les étudiants obtiendront le master de journalisme de Sciences Po de niveau bac+5. La moitié des élèves français seront issus du 1er cycle de Sciences Po et la moitié seront des candidats extérieurs à l'IEP, sans condition de diplômes, mais qui devront avoir effectué trois ans d'études après le baccalauréat. L'école accueillera également des journalistes en activité en formation continue ainsi que des élèves en apprentissage. "Si nous constatons que la demande de diplômés augmente, nous augmenterons les effectifs des promotions", précise Richard Descoings qui ajoute: "Avec des promotions de 20 élèves [français], nous ne ferons pas d'ombre aux autres écoles de journalisme." L'école sera dirigée par Jean-Claude Lescure, universitaire, professeur d'histoire et auteur de documentaires pour la télévision. Sciences Po demandera la reconnaissance de sa formation par le CNPEJ (Commission nationale paritaire de l'emploi des journalistes professionnels) lorsque deux promotions seront entrées sur le marché du travail.

"Les élèves seront sélectionnés rudement", assure Richard Descoings, d'abord sélectionnés sur dossier et lettre de motivation. La deuxième phase de la sélection repose sur trois épreuves: une épreuve de langue pour évaluer les capacités de compréhension orale et écrite, la rédaction d'une note d'analyse à partir de trois documents télévisé, radiophonique et écrit et un questionnaire d'actualité, et un oral d'admission de 45 minutes avec un enseignant, un journaliste et un représentant de la direction de Sciences Po. La procédure de sélection des étudiants étrangers est la même, si ce n'est qu'ils auront à rédiger la note dans leur langue maternelle. Richard Descoings cite trois "viviers" de recrutement des étudiants étrangers: le vivier chinois car "les écoles de journalisme en Chine sont peu nombreuses et la demande est forte"; le Moyen-Orient au regard du développement des télévisions arabes; et le vivier latino-américain sur lequel l'école française sera directement "en compétition avec les écoles américaines".

FORMATION "À TEMPS PLEIN"

La formation sera "à temps plein": "20 heures par jour, 6 jours par semaine, 4 semaines par mois, 11 mois par an." Elle comprend 1 300 heures d'enseignement sur trois semestres de 18 semaines, dont 14 semaines d'enseignement et 4 semaines libres pour les enquêtes, les reportages ou une immersion pendant une semaine dans une institution (hôpital, prison, établissement scolaire...). Les étudiants effectueront également un stage durant l'été et un séjour d'un semestre à l'étranger, soit en stage, soit dans une autre école de journalisme. "La pédagogie articulera en permanence formation intellectuelle académique, formation professionnelle et réflexion sur le métier de journaliste, son éthique et sa responsabilité sociale." Richard Descoings souligne que l'accent sera mis sur l'histoire et la micro-économie. Par ailleurs, un partenariat avec l'INA (Institut national de l'audiovisuel) permet de mettre à disposition des étudiants ses archives. "Ils pourront voir comment un fait historique a été traité par la presse à l'époque par rapport à son traitement par les historiens."

Richard Descoings cite un certain nombre des "meilleurs universitaires et chercheurs de Sciences Po" qui participeront à la formation, notamment Jean-Noël Jeanneney et Jean-François Sirinelli en histoire, Jean-Paul Fitoussi, Marc Flandreau et Patrick Messerlin en économie, Pascal Perrineau en sciences politiques, Olivier Duhamel sur l'Europe, Alain Chenu en sociologie. "Nous ferons également appel à des professionnels du journalisme français et étranger, comme par exemple Nicolas Beytout (Les Échos), Hervé Brusini (France 3), Étienne Mougeotte (TF1)." Sciences Po créera six chaires de professeurs associés en journalisme dont les candidats seront élus par une commission de spécialistes. Par ailleurs, l'école disposera d'une commission d'orientation pédagogique et scientifique qui sera présidée par Michèle Cotta et qui comprendra "la fine fleur du journalisme français et étranger". En outre, des cadres et dirigeants d'entreprise et des responsables syndicaux participeront à l'enseignement "pour mieux faire connaître le monde de l'entreprise", ainsi que des hauts fonctionnaires pour évoquer "le processus de décision de politiques publiques" et des professeurs étrangers.

UN MILLIONS D'EUROS PAR UNE LEVÉE DE FONDS

L'école de journalisme sera implantée dans des locaux situés 117, boulevard Saint-Germain dans le 6ème arrondissement de Paris. Ces locaux accueilleront aussi les cours de formation continue et les Presses de Sciences Po. Pour financer les travaux et les investissements "coûteux" en équipements (studio télé et radio, salle de montage, équipement informatique...), Sciences Po a lancé, fin janvier, "une modeste levée de fonds pour l'investissement initial et non pour le fonctionnement". "Nous avons recueilli, en deux mois, un million d'euros, soit sous forme de mécénat, soit par une hausse du montant de la taxe d'apprentissage", précise Richard Descoings qui estime, au regard des "promesses", que l'établissement récoltera environ 1,5 million d'euros en 2006. "Une quarantaine d'entreprises ont participé. C'est encourageant et sain car aucune entreprise ne dispose d'une part déterminante. La plus généreuse, avec 120 000 euros, est une SSII." Le budget de fonctionnement, évalué entre 800 000 euros et 1,2 million d'euros, sera financé par la taxe d'apprentissage, les droits de scolarité - fixés selon le même dispositif rénové que pour les autres étudiants de Sciences Po (L'AEF du 23/09/2003, 37021) -, les produits de la formation continue et le budget général de Sciences Po.

Par ailleurs, Richard Descoings se déclare "surpris" par les "déclarations d'organisations syndicales" (L'AEF du 27/04/2004, 42982) sur l'école de journalisme, du fait de leur "posture": "Elles demandent à l'État d'empêcher la création d'une formation. Nous avons mené une concertation au sein de Sciences Po, mais pas avec les entreprises ni avec les syndicats. Sciences Po est une université autonome." Quant aux conventions signées entre les IEP de province et des écoles de journalisme (L'AEF du 31/03/2004, 42266), le directeur de Sciences Po souligne qu'elles portent sur des cursus de 6 ans quand celle de Sciences Po Paris dure 5 ans et que les droits de scolarité seront ceux des écoles privées de journalisme.

Le projet d'école de journalisme a été adopté par le conseil de direction de Sciences Po lundi 26 avril, par le conseil d'administration de la FNSP (Fondation nationale des sciences politiques) mardi 27 avril, et par le comité d'entreprise de Sciences Po hier, mercredi 28 avril.

Contact: Sciences Po Paris, Xavier Brunschvicg, directeur de la communication, 01 45 49 51 30,
xavier.brunschvicg@sciences-po.fr

Sur l'école de journalisme de Sciences Po, lire aussi:
- L'école de journalisme de Sciences Po Paris doit "trouver la synergie entre enseignement pratique, enseignement réflexif et enseignement fondamental", selon la commission de réflexion (L'AEF du 26/04/2004, 42963)
- Journalisme: une rencontre des directeurs de l'ESJ, de l'IPJ et du CFJ vendredi 12 décembre 2003 (L'AEF du 10/12/2003, 39290)
- La nouvelle direction du CFPJ attend "sereinement" la concurrence annoncée de Sciences Po (L'AEF du 05/11/2003, 38234)
- Sciences Po: l'école de journalisme touchera à la fois la formation initiale, l'apprentissage et la formation continue diplômante, selon Richard Descoings (L'AEF du 15/10/2003, 37622)
- Sciences Po Paris crée une école de journalisme à la rentrée 2004 (L'AEF du 14/10/2003, 37602)

École de journalisme de Sciences Po Paris: l'UNEF dénonce un "élitisme à tous crins". Tagage à Paris-X: une personne en garde à vue, selon les étudiants

Par L'AEF l-aef@l-aef.com
01 53 10 39 39

Paris, le 29-04-2004

Domaine(s) : Enseignement supérieur
Rubrique(s) : Universités, Etudiants





UNEF. L'UNEF Sciences Po dénonce un "élitisme à tous crins" à propos de l'école de journalisme de l'IEP de Paris qui ouvrira en septembre 2004 et qui a été présentée aujourd'hui, jeudi 29 avril 2004 (L'AEF du 29/04/2004, 43082). Elle demande la "suspension de cette réforme en l'état" et "appelle la direction à réfléchir, avec l'ensemble des partenaires impliqués, y compris les syndicats de journalistes que la commission Cotta n'a pas consultés, aux possibilités de redéploiement des fonds alloués à cette école pour que tout étudiant souhaitant se former au journalisme puisse bénéficier de conditions d'études de grande qualité". L'UNEF estime que "malgré ses orientations pédagogiques intéressantes, cette école est un facteur d'aggravation du phénomène de collusion entre élites journalistiques, politiques et économiques" car "dépendant d'un établissement dont la sélection connaît de forts biais sociaux, elle ne permet en rien de lutter contre ces derniers, les étudiants-journalistes formés en son sein étant forcément passés par l'un des examens d'entrée à Sciences Po", regrette l'UNEF. En outre, "les conditions pratiques de fonctionnement" de l'école "laissent fortement à désirer": les "futurs journalistes" n'ont pas "l'opportunité de s'ouvrir au monde autrement que par l'intermédiaire des travaux qu'ils seront amenés à effectuer", et "le financement partiel [de l'école] par le budget général de l'IEP amènera des étudiants se vouant à la carrière de journaliste, mais non retenus pour l'intégrer, à financer une formation élitiste dont ils ne bénéficieront pas."

Contact: UNEF Sciences Po, Domitien Détrie, président, 06 23 05 60 29

PARIS-X. Une soixantaine de personnes ont participé au meeting organisé à midi aujourd'hui, jeudi 29 avril 2004, à l'université Paris-X Nanterre sur le thème de la répression, en présence d'un représentant de la Protection, judiciaire de la jeunesse et d'un membre de la Ligue des droits de l'homme, indique à L'AEF Laure Mouttet, étudiante à Paris-X, et membre de l'UNEF. Cette manifestation était organisée en réponse à la convocation en conseil de discipline de cinq étudiants pour occupation illégale de locaux techniques à l'automne 2003 (L'AEF du 28/04/2004, 43032). L'étudiante nie tout lien entre ce meeting et le tagage d'un mur de l'université dénoncé par la présidence (L'AEF du 29/04/2004, 43072). Les participants à la manifestation ont constaté qu'une personne était retenue enfermée par les services d'ordre de l'université avant que la police vienne et l'emmène en garde à vue.


La formation sera "à temps plein": "20 heures par jour, 6 jours par semaine, 4 semaines par mois, 11 mois par an." Ahem. Encore une erreur de journaliste! fb

Journalistes :

Jacques Pradel
Christine Ockrent